Image énigmatique

 

Un océan marécageux à la tourbe blanche s’étendait sous l’horizon. La fange blanchâtre dépassait ça et là de l’azur, de sorte que, par contraste, son bleu en devenait éclatant.
Au loin, une île dépassait, fière de sa rocaille, mais pas non plus décidée à s’approcher plus.

La ligne de l’horizon, comme ivre, titubait. Elle formait  un arc de cercle semblable aux vagues, véritable justaucorps pour l’océan qui faisait ressortir son galbe. C’est ce dernier qui a engourdi l’horizon.

Le ciel verdoyait, sillonné par quelques cirrus. Mais plus haut que les oiseaux, il était déchiré par un nuage Terre de Sienne qui le traversait de part en part, dessiné par les morts qui avaient creusé un sentier pour monter là-haut.

Dans son immensité, le ciel était constellé de pissenlit, autant d’étoiles qui luisaient au-dessus de l’océan.

Penser à retourner la toile à 180 degré pour en changer le sens.
 

 


Image surréaliste

Le ciel m’explose au visage de son éclat bleuté.

Il attire mes pupilles vers ses nuages dispersés.

Il attire mes pupilles vers ses nuages dispersés.

Il attire mes pupilles vers ses nuages dispersés.

Le ciel m’explose au visage de son éclat bleuté.

Etrange, mon regard esquive les monts lointains et rocheux,

Et le retour au sol n’en est que plus brutal
Et le retour au sol n’en est que plus brutal

Ici-bas un chemin me guide vers je ne sais où.

Oh ! un pissenlit !                                                                                   Oh ! un pissenlit !

                                   Oh ! un pissenlit !                               Oh ! un pissenlit !

                  Oh ! un pissenlit !

 

Et le retour au sol n’en est que plus brutal

 

Image de référence: Bliss

Tonatiuh Verbeke

Enigme

Un périmètre gris

A l’allure rectangulaire

Encercle deux colibris 

A la couleur mortuaire

Ils surplombent la mer Egée 

Ou le ciel de Babylone 

Sous eux les grands cétacés

Par leurs murmures s’étonnent 

Que deux lignes parallèles 

Puissent freiner leur route

Et les oiseaux dans le ciel

En réponse à leurs doutes

Se croisent et se croisent encore

Pour s’aimer quitte que coûte 

 

Surréaliste - émotion

 

Dans l’océan de feu

La masse sombre du cargo

Est survolée par deux

Christs de Corcovado 

La mer tombera t-elle?

Au loin la Terre est plate

L’azur s’envole à tire d’ailes

Celui des yeux de Ponce Pilate 

Me perçant d’un seul trait

Un sentiment indicible

Et quand rien n’est plus vrai

Lui seul reste indélébile

Timothée Duperray

 

1e texte : Faites deviner le tableau

La rive est (1e version)

 

Des colonnes soutiennent une charpente pointue

Sous ce temple, cette charpente, la cohue,

Le souffre luit, la suie se colle à la peau

Lors de ce spectacle de haut niveau

 

Et partout des spirales de coton

Des duvets amples et molletonnés flottent dans l'air

S'insinuent dans ces quelques trachées

qui respirent l'arrivée des coureurs comme pour la première fois

 

Deux athlètes en ferrailles terminent la course

Soufflent et halètent, râlent, lents hissent

Le poids, et leurs marchands disent

Qu'il est bon, enfin, d'arriver à bon port.

 

La rive est (2e version)

 

Un brouillard épais, des bulles de savon,

Des petites, des grosses, des serpentins gazeux

Deux colosses ouvrent la bouche et hoquètent,

Rejettent de plus belle une mousse bouillante.

 

L'arrivée, la rive est enfin là après un si long voyage.

Partout des nuages d'écume grisâtres flottent dans l'air

Et enveloppent les quelques curieux

Qui assistent à l'arrimage comme pour la première fois.

 

Sous la charpente pas une parole, pas un mot,

On écoute religieusement le mugissement des deux monstres,

Le crissement de leurs griffes accrochant les voies,

Râle lent. Ralentissent. Bruit sourd, ils s'ancrent.


2e texte : Exprimer une sensation

 

La rive hait (1e version)

Haleter

Suffoquer

Cracher de la grisaille

Yeux cendre

Poumons soufre

Narines charbon

Le manteau océan se détache

Et se frotte les mains

Des mets voyageurs

Recouverts de suie

 

La rive hait (2e version)

 

Enfermée dans un bocal en verre

La bouche grande ouverte

Je mastique consciencieusement le gravier

 

Un long bras engouffre

Au fond de ma gorge

Un à un les déchets

 

Je déglutis à chaque bouchée

Les gravats sont disséqués,

Douloureusement ingérés, recrachés parfois puis ravalés

 

(3e essai)

Bouche flamme

De langue charbon

A poumons soufre

Le salivramoneur

astique la tracheminée

 

Monet, La gare Saint Lazare (1877)

 

 

 

 

 

 

 

 

Amélie Cunha

1er texte : énigmatique

Vestale immolée, tu contemples les défunts

Vierge sacrifiée tu affrontes ton destin

Tu te tiens sur des ruines, innocente dévouée

Ton royaume superbe, Savas l’a piétiné

 

2ème texte : sensation

Troublée par une présence, frappée par un regard

Une teinte m’angoisse, une lumière m’apaise

Déconcertée par un mystère inébranlable

Le peintre me laisse sans arme face à son tableau

Gaëlle

 

 

Description énigmatique

Huile et Eau

 

Aux bastingages abimés de la caravelle atypique

Ta présence immobile arrête les passants aquatiques

Tu t’accroches au mât pour ne pas chavirer et

Risquer l’écorchement sur quelques récifs avisés

 

Par ton sexe, ici-bas, tu portes la malédiction marine

A ces marins qui, derrière le sabord, t’observent puis se

Jettent dans la toile si reine de ton chant de prou. Est-ce

Un vent d’Est qui gonfle la voilure et disparait en cabine ?

 

Au bord du vide mais sur le pont, tu retiens un plongeon

Sous le panama, peu importe ce que te dis l’horizon

Une tempête approche et tu n’y es pas préparé

 

Et du bout du pied, tu te tiens au courant

De toute l’actu maritime qui dépasse ton temps

Dans ce tableau enfermé tu nous invite tous à entrer

 

 

Description surréaliste

 

Un vent qui souffle sous les jupes des maisons féminines
Et entrevoit l’intimité d’intérieure.
Il nous nargue car il caresse le carrelage et connais cet envers
De la lueur à la noirceur, il disparait dans le cadre.
Sans qu’il n’est était vu on l’attend toujours.
Quel jour est-on pour qu’on puisse attendre ?
Quelle heure est-il pour qu’on puisse rester debout ?
Sans distraction aucune seulement la pensée
De ce qui va se produire de ce qui va se présenter.

 

Tom.C

 

 

Texte 1 : Enigmatique

Une femme avec des cheveux de serpent et des yeux d’aveugle.

Dans une robe de nudité, habillée par sa peau.

La jambe en équerre posée violemment sur une chaise passoire.

Elle se coiffe et son peigne et ses serpents ne font qu’un.

 

Texte 2 : sensation

 

L’humidité trouble mes sens, je sens que quelque chose me rend mal à l’aise.

Tout est uniforme mais les odeurs divergent.

J’entend toujours se même son de frottement qui se mêle à des grincement de planché,

les sons eux aussi sont multiples mais il y a du rythme, un rythme, une unité sonore, une diversité olfactive, un trouble de la vue.

Il fait froid et pourtant …

 

Tableau : Alics Balthus

 

François.

 

 

 

1er texte Enigmatique

 

Le fond est rouge d'enfer, ciel de brasier ou soleil chaud d'un été qui se couche ? Qui se couche sur une mer scandinave, une mer d'huile, couleur glace. Le rivage est noir, comme les rives du Styx et ne laisse rien présager de bon à ceux qui y débarqueraient. Cette mer porte un bateau, minuscule mais assez intéréssant pour attirer l'attention de deux individus, noirs de la tête au pied, en haut de forme surement, se penchant depuis un pont. Ce pont fuit quelque chose, mais quoi ? De toute manière ce fond, on ne le voit pas de prime abord.

Ce qui est l'objet principal, ce qui appelle tout de suite notre regard, c'est cette figure au premier plan. Mouvementée comme un homme qui a le mal de mer, elle est pourtant elle aussi sur la terre ferme, sur le pont. Affolée surement par le brasier du ciel, elle voit quelque chose que nous ne voyons pas, de ces yeux immenses et vides. Elle pourrait être tout le monde car elle ne ressemble à personne, la tête nue comme celle d'un cadavre. Peut être sortie d'un asile ?  

 

 

 

2 ème texte: Surréaliste

 

C'est un tableau tout à fait sinusoïdal.

 

Le ciel est fait de lasagnes à la sauce tomate, on distingue plusieurs couches qui devraient bien rassasier quiconque tenterait de le manger. Dans le fond, une mer, une rive qui ressemblent à une grosse huitre, une grosse huitre qui a absorbé un tout petit bateau qui, par les processus naturels dont elle a le secret, se transformera en perle. Un pont fuit inexorablement vers la gauche du tableau, dans cette fuite il entraîne deux tiges noires des hommes surement, appuyées sur la rambarde regardant la grosse huitre.

Mais c'est surtout le personnage du premier plan que l'on remarque.

Une face chauve qui ressemble un camembert pas frais, une bouche aux dimensions d'une caverne platonicienne. Les pattes de la chose, plaquée sur ses écoutilles, dans un geste d'étonnement paradigmatique. Son corps est une grosse nouille noire, sans forme, sans tenue, enfin si, il porte une espèce de tunique noire moulante qui lui donne des airs de diva cadavérique. Et on l'entend crier, depuis son espace temps à lui, mais tellement proche du notre.

 

Marie-Anne CHrétien  

 

Le Cri Edward Munch

 

 

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