Images énigmatiques – Images surréalistes
16 janv. 2016Image énigmatique
Un océan marécageux à la tourbe blanche s’étendait sous l’horizon. La fange blanchâtre dépassait ça et là de l’azur, de sorte que, par contraste, son bleu en devenait éclatant.
Au loin, une île dépassait, fière de sa rocaille, mais pas non plus décidée à s’approcher plus.
La ligne de l’horizon, comme ivre, titubait. Elle formait un arc de cercle semblable aux vagues, véritable justaucorps pour l’océan qui faisait ressortir son galbe. C’est ce dernier qui a engourdi l’horizon.
Le ciel verdoyait, sillonné par quelques cirrus. Mais plus haut que les oiseaux, il était déchiré par un nuage Terre de Sienne qui le traversait de part en part, dessiné par les morts qui avaient creusé un sentier pour monter là-haut.
Dans son immensité, le ciel était constellé de pissenlit, autant d’étoiles qui luisaient au-dessus de l’océan.
Penser à retourner la toile à 180 degré pour en changer le sens.
Image surréaliste
Le ciel m’explose au visage de son éclat bleuté.
Il attire mes pupilles vers ses nuages dispersés.
Il attire mes pupilles vers ses nuages dispersés.
Il attire mes pupilles vers ses nuages dispersés.
Le ciel m’explose au visage de son éclat bleuté.
Etrange, mon regard esquive les monts lointains et rocheux,
Et le retour au sol n’en est que plus brutal
Et le retour au sol n’en est que plus brutal
Ici-bas un chemin me guide vers je ne sais où.
Oh ! un pissenlit ! Oh ! un pissenlit !
Oh ! un pissenlit ! Oh ! un pissenlit !
Oh ! un pissenlit !
Et le retour au sol n’en est que plus brutal
Image de référence: Bliss
Tonatiuh Verbeke
Enigme
Un périmètre gris
A l’allure rectangulaire
Encercle deux colibris
A la couleur mortuaire
Ils surplombent la mer Egée
Ou le ciel de Babylone
Sous eux les grands cétacés
Par leurs murmures s’étonnent
Que deux lignes parallèles
Puissent freiner leur route
Et les oiseaux dans le ciel
En réponse à leurs doutes
Se croisent et se croisent encore
Pour s’aimer quitte que coûte
Surréaliste - émotion
Dans l’océan de feu
La masse sombre du cargo
Est survolée par deux
Christs de Corcovado
La mer tombera t-elle?
Au loin la Terre est plate
L’azur s’envole à tire d’ailes
Celui des yeux de Ponce Pilate
Me perçant d’un seul trait
Un sentiment indicible
Et quand rien n’est plus vrai
Lui seul reste indélébile
Timothée Duperray
1e texte : Faites deviner le tableau
La rive est (1e version)
Des colonnes soutiennent une charpente pointue
Sous ce temple, cette charpente, la cohue,
Le souffre luit, la suie se colle à la peau
Lors de ce spectacle de haut niveau
Et partout des spirales de coton
Des duvets amples et molletonnés flottent dans l'air
S'insinuent dans ces quelques trachées
qui respirent l'arrivée des coureurs comme pour la première fois
Deux athlètes en ferrailles terminent la course
Soufflent et halètent, râlent, lents hissent
Le poids, et leurs marchands disent
Qu'il est bon, enfin, d'arriver à bon port.
La rive est (2e version)
Un brouillard épais, des bulles de savon,
Des petites, des grosses, des serpentins gazeux
Deux colosses ouvrent la bouche et hoquètent,
Rejettent de plus belle une mousse bouillante.
L'arrivée, la rive est enfin là après un si long voyage.
Partout des nuages d'écume grisâtres flottent dans l'air
Et enveloppent les quelques curieux
Qui assistent à l'arrimage comme pour la première fois.
Sous la charpente pas une parole, pas un mot,
On écoute religieusement le mugissement des deux monstres,
Le crissement de leurs griffes accrochant les voies,
Râle lent. Ralentissent. Bruit sourd, ils s'ancrent.
2e texte : Exprimer une sensation
La rive hait (1e version)
Haleter
Suffoquer
Cracher de la grisaille
Yeux cendre
Poumons soufre
Narines charbon
Le manteau océan se détache
Et se frotte les mains
Des mets voyageurs
Recouverts de suie
La rive hait (2e version)
Enfermée dans un bocal en verre
La bouche grande ouverte
Je mastique consciencieusement le gravier
Un long bras engouffre
Au fond de ma gorge
Un à un les déchets
Je déglutis à chaque bouchée
Les gravats sont disséqués,
Douloureusement ingérés, recrachés parfois puis ravalés
(3e essai)
Bouche flamme
De langue charbon
A poumons soufre
Le salivramoneur
astique la tracheminée
Monet, La gare Saint Lazare (1877)
Amélie Cunha
1er texte : énigmatique
Vestale immolée, tu contemples les défunts
Vierge sacrifiée tu affrontes ton destin
Tu te tiens sur des ruines, innocente dévouée
Ton royaume superbe, Savas l’a piétiné
2ème texte : sensation
Troublée par une présence, frappée par un regard
Une teinte m’angoisse, une lumière m’apaise
Déconcertée par un mystère inébranlable
Le peintre me laisse sans arme face à son tableau
Gaëlle
Description énigmatique
Huile et Eau
Aux bastingages abimés de la caravelle atypique
Ta présence immobile arrête les passants aquatiques
Tu t’accroches au mât pour ne pas chavirer et
Risquer l’écorchement sur quelques récifs avisés
Par ton sexe, ici-bas, tu portes la malédiction marine
A ces marins qui, derrière le sabord, t’observent puis se
Jettent dans la toile si reine de ton chant de prou. Est-ce
Un vent d’Est qui gonfle la voilure et disparait en cabine ?
Au bord du vide mais sur le pont, tu retiens un plongeon
Sous le panama, peu importe ce que te dis l’horizon
Une tempête approche et tu n’y es pas préparé
Et du bout du pied, tu te tiens au courant
De toute l’actu maritime qui dépasse ton temps
Dans ce tableau enfermé tu nous invite tous à entrer
Description surréaliste
Un vent qui souffle sous les jupes des maisons féminines
Et entrevoit l’intimité d’intérieure.
Il nous nargue car il caresse le carrelage et connais cet envers
De la lueur à la noirceur, il disparait dans le cadre.
Sans qu’il n’est était vu on l’attend toujours.
Quel jour est-on pour qu’on puisse attendre ?
Quelle heure est-il pour qu’on puisse rester debout ?
Sans distraction aucune seulement la pensée
De ce qui va se produire de ce qui va se présenter.
Tom.C
Texte 1 : Enigmatique
Une femme avec des cheveux de serpent et des yeux d’aveugle.
Dans une robe de nudité, habillée par sa peau.
La jambe en équerre posée violemment sur une chaise passoire.
Elle se coiffe et son peigne et ses serpents ne font qu’un.
Texte 2 : sensation
L’humidité trouble mes sens, je sens que quelque chose me rend mal à l’aise.
Tout est uniforme mais les odeurs divergent.
J’entend toujours se même son de frottement qui se mêle à des grincement de planché,
les sons eux aussi sont multiples mais il y a du rythme, un rythme, une unité sonore, une diversité olfactive, un trouble de la vue.
Il fait froid et pourtant …
Tableau : Alics Balthus
François.
1er texte Enigmatique
Le fond est rouge d'enfer, ciel de brasier ou soleil chaud d'un été qui se couche ? Qui se couche sur une mer scandinave, une mer d'huile, couleur glace. Le rivage est noir, comme les rives du Styx et ne laisse rien présager de bon à ceux qui y débarqueraient. Cette mer porte un bateau, minuscule mais assez intéréssant pour attirer l'attention de deux individus, noirs de la tête au pied, en haut de forme surement, se penchant depuis un pont. Ce pont fuit quelque chose, mais quoi ? De toute manière ce fond, on ne le voit pas de prime abord.
Ce qui est l'objet principal, ce qui appelle tout de suite notre regard, c'est cette figure au premier plan. Mouvementée comme un homme qui a le mal de mer, elle est pourtant elle aussi sur la terre ferme, sur le pont. Affolée surement par le brasier du ciel, elle voit quelque chose que nous ne voyons pas, de ces yeux immenses et vides. Elle pourrait être tout le monde car elle ne ressemble à personne, la tête nue comme celle d'un cadavre. Peut être sortie d'un asile ?
2 ème texte: Surréaliste
C'est un tableau tout à fait sinusoïdal.
Le ciel est fait de lasagnes à la sauce tomate, on distingue plusieurs couches qui devraient bien rassasier quiconque tenterait de le manger. Dans le fond, une mer, une rive qui ressemblent à une grosse huitre, une grosse huitre qui a absorbé un tout petit bateau qui, par les processus naturels dont elle a le secret, se transformera en perle. Un pont fuit inexorablement vers la gauche du tableau, dans cette fuite il entraîne deux tiges noires des hommes surement, appuyées sur la rambarde regardant la grosse huitre.
Mais c'est surtout le personnage du premier plan que l'on remarque.
Une face chauve qui ressemble un camembert pas frais, une bouche aux dimensions d'une caverne platonicienne. Les pattes de la chose, plaquée sur ses écoutilles, dans un geste d'étonnement paradigmatique. Son corps est une grosse nouille noire, sans forme, sans tenue, enfin si, il porte une espèce de tunique noire moulante qui lui donne des airs de diva cadavérique. Et on l'entend crier, depuis son espace temps à lui, mais tellement proche du notre.
Marie-Anne CHrétien
Le Cri Edward Munch