Une fleur pour la Saint Valentin (ma responsable pédagogique)

Vous verrez, je monte vous voir dés que possible,

En prétextant un motif futile et fuyant,

Retenu de monter toutes ces marches, ayant

Bien conscience de mon message, qui est risible.

Et je retiens mon souffle, sifflotant l'air de rien.

Kalanchoe ou pivoines, et pour la rose j'opte,

Elégante, et elle dit de vous le plus grand bien.

Pour un ballet

Gestes dorés sublimés par les projecteurs.

Ils sont donc douze et mus par un doux mécanisme,

Fondent le rideau en mer, la scène en un isthme,

Couvrent la scène, sont autres, sans pourtant être acteurs.

Etre perdu, un dédale à la place du coeur,

J’étais jeune homme, atteint d’un très léger autisme

Qui au beau réagit par un profond mutisme:

Je vais changer, pour le pire j’en ai bien peur.

Laissant dormir les muses, de peur de déranger

Leur sommeil, je me plonge dans mon labyrinthe ,

Traverse l’atlantique, émet une sourde plainte:

J’eus beau chercher le beau, je ne pus le toucher.

Dans mon esprit, je reste seul, seul et debout,

Contemplant, et j’avais peur de devenir fou.

Tonatiuh

Londres fleuve

Ton sourire et ton visage, doucement sont dissimulés

Derrière le rideau sublime d’une pluie fine et saturée

Un couplet de hip-hop suspend tes lèvres à mes yeux

Ton regard au dehors et Camden brille de mille feux

Parmi le ciel les astres s’illuminent

Pour former une procession faite de lumières et d’ombres

La city penche son colosse de verre

Son reflet dans la Tamise se décalque sur la tour

De Londres

Entre deux rues aux mille senteurs du monde

Se cache sous une crypte un temple protestant

La sacristine replace les rangées pour qu’elles soient

Symétriques et inclinées en direction du prélat

Ses yeux gris sont doux mais lentement impassibles

Se reflètent en eux une vie solitaire et paisible

Assis sur les bancs de chêne, laqués, démodés

Nos corps sont spirituels et épongent la fatigue

De miles parcourues, de pas qui s’évanouissent

Dans le vent fort et glacé qui souffle sur les ponts

De Londres

Nous rentrerons ce soir par Porto Bello

Pour panser nos ventres et boire à la santé des rois

Puis au petit matin nous partirons, prendrons le train

Vers l’est depuis Liverpool Street pour ne jamais revenir

A Londres

Timothée Duperray

Exercice montage, Fail

A quatre mains pour trente-trois cartes

Sur une table de jardin,

Ces dames s'adonnent à un jeu tarte

Toutes imbibées d'un mauvais vin

A quatre mains dans le jardin

Sous un azur incandescent

Pas un client, pas un voisin

Et l'ennui qui va grandissant

La table les quatre fers en l'air

Deux femmes saoules en maillot d'bain

Sur le chemin de la rivière

Les cartes ont noyé le vin

***

Cascade de jambes et de rires

L'eau qui les prend et se retire

***

Sous-bois

Bouche à bouche terre à terre

Etre durne, dunes de pierre

Production personnelle : Temporalité (Amélie Cunha)

S'exclamer

Rien ne se perd, rien ne s'oublie, rien ne s'endort

Encore

Passer son temps la main tendue, ventre noué.

S'emporter une fois de plus,

Contre ses souvenirs qui tapent fort

Contre la paroi fine de son cerveau

Contre cette volonté qui fait défaut

Reprendre le dessus,

Rien n'existe pour faire du mal,

Tout autour de toi, tout est normal

Tu n'as pas de raison d'être aussi pâle

Flouer,

Et mettre un terme à cette histoire

Pour t'en tirer, que veux tu croire?

Rien ne se perd, rien ne s'oublie, rien ne s'endort

Encore

*

Sort

Sortir

Sortir là

Sortir là où

Sortir là où on

Sortir là où on vous

Sortir là où on

Sortir là où

Sortir là

Sortir

Sort

*

Un souffle, une respiration,

Un sentiment profond

Triste confusion.

Un arrêt sur image,

Une ville qui s'éteint, un mirage

Et tes yeux qui me dévisagent.

Un autre instant, un autre lieu

Un autre jour plus glorieux,

Souvenir heureux.

Un suspens, un sourire,

Quelque chose que j'aurais à dire

Soupir.

*

Connecté

Abusé, abusivement

Relayé, sous pression

Envahi, stressé

Dépassé.

Connecté

Sans jamais décrocher

Sans jamais s'évader

S'empêtrer

S'enfoncer

Embourbé.

Connecté

Toujours

Encore

A chaque minute.

Et ne plus voir le temps

Le perdre

Se Perdre

S'effondrer.

*

Court. Courir. Courageux. Couramment. Course. Courant. Coulé.

Jour et nuit. Petit à petit. Et un de plus, et un de moins. Avancer puis reculer. Plus rien.

J'ai. J'ai le je. Moi. Et tout le reste dans tout ça ? Qui parle, qui m'entend? Qui comprendra, qui m'attend?

Errance.

Vaincre le silence.

Poser une pierre, s'accrocher à l'édifice.

S'emporter et tout recommencer.

*

J'oserai, pour la première fois,

Parler de toi, des boîtes blanches que tu caches,

Des dragées avalées sans que personne ne le sache,

Des ordonnances avec lesquelles tu te débats.

J'oserai, pour la première fois.

*

Bataille, bassesse, bousillé

*

François

Une prière que j’adresse à tout autre qu’un roi

n’est d’un cri, d’une lumière dans un berceau d’effroi

Et de n’y voir clair que perdu dans la brise

un sanglot, douloureux, que peu à peu j’intériorise

Il n’est rien que tu ne puisse faire

Nager dans le ciel comme t’envoyer en l’air

et t’abandonner à toutes ces chimères

qui te détruisent pour te plaire

Elle pleure et ses larmes te brulent

Elle se perd dans ses rêves comme une somnambule

Elle est là, elle meurt de vivre

Elle boit cette eau qui te rend ivre

*

Son d’un violon au corps tranchant

comme une allumette qui en craquant

s’arque, se voute ou s’arque-boute

pour une flamme remplie de doute

Rose de velour noir

qui s’ouvre tard le soir

Mais dans le noir ou la souillure

les lys ont l’odeur de l’horreur

et dans la foire et sans soudures

les plaies ouvertes sur le coeur

bruit d’une crise à venir

la brise grise en souvenir

et rêve d’une réalité

où on pourrait tout pardonner.

*

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